Antigua

Aux racines du cacao sacré

Dans les rues pavées d’Antigua, les façades effritées laissent filer des éclats d’ocre et de rose, et l’air se charge d’un parfum dense, presque terrestre. Vous poussez une lourde porte en bois et un atelier s’ouvre à vous,sur des effluves chauds de fèves torréfiées, d’épices, de sucre brut. Des paniers débordent de cabosses séchées, les mains brunes de l’artisan trient, broient, chauffent, moulent. Vous observez le cacao sous toutes ses formes : amertume pure des fèves brisées, onctuosité du mélange fondu, intensité d’un breuvage mousseux infusé de piment et de cannelle. Vous goûtez, touchez, sentez, et chaque sensation réveille un monde ancien. Dans cette ville, le cacao révèle sa vraie nature : pour les Mayas, il était plus qu’un aliment — il était offrande aux dieux, sang de la terre, monnaie d’échange et élixir des rituels. On le buvait lors des cérémonies, dans des calebasses peintes, en invoquant les esprits. On peut considérer que les Mayas furent parmi les tout premiers chocolatiers au monde, inventant les gestes, les textures, les alliances de saveurs bien avant l’Europe. Ici, à Antigua le cacao devient un récit, un héritage vivant, une trace de ce lien invisible entre les hommes, les volcans, et les dieux.

Acatenango

Là où la terre respire le feu

Les premières pentes s’élèvent dans la brume, couvertes de forêts épaisses où les troncs se tendent vers la lumière comme des flèches de mousse. Vous avancez lentement, à l’écoute de votre souffle, du craquement des feuilles, du silence vibrant de la montagne. Peu à peu, les arbres s’effacent, la végétation cède à la roche nue, aux cendres froides, aux pentes de lave figée. Chaque pas vous arrache au monde d’en bas. À plus de 3 500 mètres, le camp de base fait face au Fuego, séparé par une crête étroite. Et soudain, il gronde. Une colonne de fumée s’élève, un rugissement fend le ciel, une pluie de cendres retombe sur les flancs noirs. Vous êtes aux premières loges d’un théâtre de feu, hypnotisé par la puissance brute de la nature. Dans le froid sec de l’altitude, la nuit s’illumine des éclats rougeoyants des éruptions. Vous restez là, emmitouflé, suspendu entre vertige et émerveillement. À l’aube, vous gravissez les derniers mètres vers le sommet. La lumière perce, rasante, et dévoile une mer de nuages sous vos pieds. Les volcans se dressent à l’infini, silhouettes parfaites dans un monde minéral. Vous êtes sur le toit du Guatemala, au bord du cratère, là où le vent parle une langue ancienne. Rien d’autre n’existe que cette sensation d’être minuscule, vivant, et infiniment présent.

Chichicastenango

Les traditions vivantes

Les senteurs de copal flottent dans l’air chaud, et dès les premières ruelles, vous sentez que Chichicastenango n’est pas un marché comme les autres. Les couleurs éclatent sous le soleil, presque aveuglantes. Tout vibre : les étoffes tendues sur les étals, les épices écrasées sous les doigts, les voix qui s’élèvent en kaqchikel dans un tumulte ancien. Et puis, sans crier gare, le marché s’efface, laissant place à un autre lieu, encore plus saisissant. Le cimetière vous prend de court. D’un coup, la lumière change. Les tombes brillent comme des toiles vivantes : turquoise, fuchsia, jaune citron. Un festival de couleurs, de vie, d’âmes. Des enfants courent entre les croix, leurs rires dansent avec le vent. Des anciens brûlent du copal, les mains noircies par la fumée, les yeux ailleurs. Des femmes agenouillées murmurent des prières en déposant des pétales, des bougies, un peu de nourriture.  Ici, on ne pleure pas les morts — on les célèbre, on les entoure, on les invite. Vous ressentez ce fil invisible qui relie les vivants aux disparus, dans un dialogue silencieux et sacré. Les traditions mayas ne dorment pas dans les livres. Elles respirent, elles marchent, elles veillent.

Lac Atitlan

Mémoire du peuple maya

Le lac Atitlán s’étire, bleu profond, entre trois volcans qui veillent en silence. Vous glissez à bord d’une lancha, porté par un souffle ancien. À chaque rive, un autre monde. À Santiago, les ruelles serpentent entre maisons pastel et églises blanches, et vous pénétrez dans l’ombre d’un sanctuaire singulier : là, trône Maximón, saint païen aux lunettes noires, cigare aux lèvres et foulards colorés autour du cou. Vénéré pour ses pouvoirs aussi ambigus que puissants, il incarne une fusion étrange entre croyances catholiques et cosmogonie maya. Des fidèles viennent lui offrir rhum, tabac ou prières secrètes. Vous êtes témoin d’un culte vivant, hybride, déroutant. À San Juan La Laguna, l’ambiance change. Ici, tout parle d’harmonie et de couleurs. Vous poussez la porte d’ateliers de tisserandes où les pigments sont tirés de plantes locales, où chaque motif brodé raconte une histoire. Ici, l’artisanat n’est pas décoratif, il est identitaire, sacré. Les fresques murales racontent la fierté tz’utujil, l’équilibre entre nature et spiritualité. À Santa Catarina Palopó, ce sont les façades qui parlent. Le village entier s’est fait toile vivante : les maisons sont peintes de bleu, de vert, de rouge, parées de symboles issus de la tradition kaqchikel. Une initiative communautaire redonne à l’esthétique locale toute sa force expressive. Partout, des visages ouverts, des gestes transmis, des cafés puissants à peine torréfiés. L’air est léger, chargé d’histoires et de symboles. Le lac se fait miroir d’une culture toujours vivante, d’un monde à la fois fragile et tenace. Chaque traversée vous ancre un peu plus dans ce territoire suspendu entre ciel, eau et mémoire.

Copan

Cité des scribes et des stèles

Visiter Copán, c’est entrer dans l’intimité d’un monde maya raffiné, savant, profondément spirituel. Ce site unique vous révèle une autre facette de cette civilisation : plus subtile, plus artistique, moins monumentale mais d’une richesse inouïe. À Copán, ce ne sont pas les hauteurs qui impressionnent, mais les détails : les visages finement sculptés dans la pierre, les glyphes savamment gravés qui racontent des histoires de rois, de constellations et de sacrifices sacrés. Devant l’escalier hiéroglyphique, vous restez longtemps. Ces milliers de signes, gravés un à un, forment un récit que seuls les anciens scribes savaient vraiment lire. Vous imaginez leurs mains noircies par le pigment, leurs murmures autour des pierres encore chaudes. Et puis, au détour d’un sentier, un cri fend le silence. Un ara rouge surgit, vif comme une flamme, traverse le ciel dans un battement d’ailes éblouissant. Vous le suivez des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse entre les branches. Plus loin, les tombes royales reposent sous un tapis de mousse. Vous entrez dans un temple où la lumière glisse sur les murs comme un souffle. Tout est calme, mais rien n’est figé. Copán vit encore, dans l’ombre des glyphes, dans le cri des oiseaux, dans ce silence qui résonne plus fort que les mots.

Le Peten

La jungle comme écrin

La jungle du Petén, au nord du Guatemala, est une immense forêt tropicale qui abrite l’un des écosystèmes les plus riches et les plus mystérieux d’Amérique centrale. C’est un monde foisonnant, humide, vibrant, où la végétation semble vouloir tout engloutir : temples mayas oubliés, pyramides englouties, sentiers de terre rouge, rivières sombres et lianes pendantes. Mais le Petén, c’est aussi le cœur archéologique du monde maya. En pleine jungle, les cités anciennes comme Tikal, Yaxhá, El Mirador ou Uaxactún dorment encore, partiellement déterrées, envahies par les figuiers étrangleurs. Le passé affleure sous la mousse et la terre, mêlant la puissance de la nature au silence des civilisations disparues. Marcher dans la jungle du Petén, c’est s’enfoncer dans un autre temps, un autre rythme.

Uaxactun

Un savoir vivant

Dans cette immensité verte, Tikal impressionne par sa grandeur, mais c’est plus loin, au bout d’une piste cahoteuse, que vous touchez un autre type de mémoire. Uaxactún se dévoile après quarante-cinq minutes de piste : un village discret, ancien campement de récolteurs de gomme, les chicleros,  où l’on vit toujours au rythme de la forêt. Les gestes sont lents, durables, transmis de génération en génération. Vous êtes accueillis simplement, avec fierté, dans cette communauté qui a fait le choix de préserver la nature tout en partageant son quotidien.  Sous la canopée dense, vous découvrez un site archéologique mystérieux, envahi par les lianes, où les pyramides tracent dans la lumière les mouvements du soleil. Les alignements solaires, toujours lisibles, racontent un savoir ancestral que la jungle n’a pas effacé. À Uaxactún, rien n’est spectaculaire, tout est essentiel. Vous marchez dans un lieu habité, où passé et présent dialoguent en silence, dans une rare harmonie.

Conseil de votre Travel Designer : 

“Pour ressentir toute la magie du monde maya, ne manquez pas Tikal au lever du soleil : les pyramides émergent de la brume, les singes hurlants rythment l’aube, le temps suspend son cours. À l’opposé du jour, Yaxché se dévoile au crépuscule, baignée d’or et de silence. Deux lumières, deux émotions… à vivre absolument!”

  • Durée recommandée : 14 jours 
  • Vos envies : Rencontres – Grandes Civilisations  – Nature Luxuriante – Voyage de Noces – Enfumé ou enneigés – Voyager avec sa tribu – Hébergement exceptionnel
  • Budget à partir de : 4.890 EUR par personne vols inclus (base 2 adultes) 

Le budget mentionné est une estimation. Travaillant essentiellement sur mesure, le prix peut varier en fonction de nombreux éléments (période, vols internationaux, nombre de voyageurs, qualité des hébergements, disponibilité) Nous nous faisons un plaisir d’élaborer un projet avec vous afin de pouvoir vous remettre un prix exact en fonction de vos envies !